Des vacances à remplir...
Douze Hommes en colère (1957); Sydney Lumet
Une claque inattendue dans ma gueule avec ce film absolument jouissif. A travers l'histoire, Lumet transcende le genre du film politique en se concentrant sur l'aspect le plus humain de la justice , le doute qu'il aborde grâce aux jurés. Le but est ici de montrer la faille humaine qui peut s'immiscer dans le processus dun jugement. Pour appuyer le propos, l'histoire repose sur un procès joué d'avance, et somme toute assez banal puisqu'il s'agit d'un meurtre commis dans un quartier pauvre. Les douze jurés sont donc enfermés dans une salle où il devront décider du sort du jeune accusé. Mais alors que le verdict semble tout cuit, l'un des jurés décide de semer le doute, rappelant à tous les autres qu'une condamnation à mort est au bout de leurs votes...
Tout le film consiste donc en un huis clos, histoire de faire monter la pression, accentuée par le baromètre bloqué sur "canicule" ( un peu comme dans le Chien Enragé de Kurosawa) et où l'espace est d'ailleurs parfaitement geré et la mise en scène très fluide malgré le nombre conséquent d'acteurs. Et quels acteurs ! Tous parfaits, sans aucune exception, chacun tient son rôle parfaitement, et là où on cmmence avec des stéréotypes, on finit avec des caractères profonds, le seul demeurant mystérieux étant celui joué par Henry Fonda. L'histoire quand à elle, ne s'essoufle jamais, grâce à une utilisation intelligente des rebondissements dignes d'une enquête Agatha Christienne. Y'a pas à dire, du grand art...
Chato's Land (1971); Michael Winner
Rien qu'à voir la bouille à la fine moustachede Charles Bronson, on se dit que le western va au moins être bon, avec un peu de chance atteindre las sommets, et Chato's Land ne se range pile entre ces catégories. En effet, le scénario estbien plus fouillé qu'il n'y paraît et revêt un aspect de chasse à l'homme fort attirant sous une critique acide du racisme et du sort des Indiens en Amérique. L'indien, ici, c'est bien sûr Charles-Chato, et si l'acteur ne déçoit toujours pas, le rôle, un peu, puisqu'il se paie au maximum 3 répliques dont seulement compréhensible (les autres sont en apache) : "Mexican, very good", témoignant ainsi d'un amour infini envers la tradition gastronomiquie mexicaine. Mais bon, le charisme fait le reste et c'est l'ombre de Chato qui couvre tout le film. Les autres personnages valent eux aussi le coup d'oeil carles garçons-vachers se suivent mais ne se ressemblent pas et on regrette un peu de ne pas en savoir plus sur certains (l'immigré par exemple). Le scénario, quant à lui, ne fait pas de cadeaux et outre des dialogues pas forcément très originaux mais très efficaces, il se paie le luxe de quelques scènes-choc (rien de très violent cependant). "Alors pauvre con" me direz vous "pourquoi ce film n'est pas au top 10 des meilleurs westerns si il est si bien ?", permettez moi d'abord de me monterer choqué par vos propos offensants, et ensuite de vous répondre que, malgré toute ses qualités et tout le bien que j'en pense, Chato's Land manque cruellement d'une mise en scène plus efficace, car si elle est ici potable, elle peine à mettre en évidence le côté très humain du film, et les longeurs se font quelquefois bien sentir. Mais bon, un bon petit film à conseiller aux amateurs de westerns ou de bons petits films.........
The Assassination of Richard Nixon (2004); Nils Mueller
*Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip*
"Docteur, qu'est ce qui se passe ?
-Oh rien, il s'est endormi"
A la suite de ça, deux questions me viennent à l'esprit: est-ce qu'il y a un meilleur docteur dans la salle ? Et surtout, comment, comment peut-on faire un film aussi mou, aussi long, avec un scénario aussi fouillé et des acteurs au top (Sean Penn, Naomi Watts).
Résultat pour une déception, c'est une vraie déception, on m'en avait dit tellement bien. L'intro est alléchante, avec un Sean Penn qui est absolument habité par son personnage, mais très vite c'est la dégringolade,. Ou plutôt non, c'est la ligne droite : aucune ne scène ne décolle, aucune ne revêt la passion qui aurait pû investir ce film. Alors on a comparé ce film avec Taxi Driver, c'est vraiment vouloir le tirer vers la bas, qui plus est le film de Scorsese prenait des allures expressioniste, tandis que The Assassination... tend vers plus de réalisme, ce qui aide encore moins.
Alors j'admets, je suis méchant, mais c'est la déception qui parle, car le film a tout de même pour lui, hormis les acteurs, une réflexion plus qu'intéressante sur le mensonge, l'obsession, et les gangrènes de ce monde vues par "un grain de sable". En plus la scène finale rattrappe vraiment le reste du film, donc je le conseille pas expressèment mais bon, si deux heures sans rien faire vous font peur,ce film saura les remplir, vu qu'il a au moins le mérite de présenter une réflexion intelligente.