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The Movie Experience

28 juillet 2006

Des vacances à remplir...

Douze Hommes en colère (1957); Sydney Lumet

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    Une claque inattendue dans ma gueule avec ce film absolument jouissif. A travers l'histoire, Lumet transcende le genre du film politique en se concentrant sur l'aspect le plus humain de la justice , le doute qu'il aborde grâce aux jurés. Le but est ici de montrer la faille humaine qui peut s'immiscer dans le processus dun jugement. Pour appuyer le propos, l'histoire repose sur un procès joué d'avance, et somme toute assez banal puisqu'il s'agit d'un meurtre commis dans un quartier pauvre. Les douze jurés sont donc enfermés dans une salle où il devront  décider du sort du jeune accusé. Mais alors que le verdict semble tout cuit, l'un des jurés décide de semer le doute, rappelant à tous les autres qu'une condamnation à mort est au bout de leurs votes...

    Tout le film consiste  donc en un huis clos, histoire de faire monter la pression, accentuée par le baromètre bloqué sur "canicule" ( un peu comme dans le Chien Enragé de Kurosawa) et où l'espace est d'ailleurs parfaitement geré et la mise en scène  très fluide malgré le nombre conséquent d'acteurs. Et quels acteurs ! Tous parfaits, sans aucune exception, chacun tient son rôle parfaitement, et là où on cmmence avec des stéréotypes, on finit avec des caractères profonds, le seul demeurant mystérieux étant celui joué par Henry Fonda. L'histoire quand à elle, ne s'essoufle jamais, grâce à une utilisation intelligente des rebondissements dignes d'une enquête Agatha Christienne. Y'a pas à dire, du grand art...


Chato's Land (1971); Michael Winner

chato    Rien qu'à voir la bouille à la fine moustachede Charles Bronson, on se dit que le western va au moins être bon, avec un peu de chance atteindre las sommets, et Chato's Land ne se range pile entre ces catégories. En effet, le scénario estbien plus fouillé qu'il n'y paraît et revêt un aspect de chasse à l'homme fort attirant sous une critique acide du racisme et du sort des Indiens en Amérique. L'indien, ici, c'est bien sûr Charles-Chato, et si l'acteur ne déçoit toujours pas, le rôle, un peu, puisqu'il se paie au maximum 3 répliques dont seulement compréhensible (les autres sont en apache) : "Mexican, very good", témoignant ainsi d'un amour infini envers la tradition gastronomiquie mexicaine. Mais bon, le charisme fait le reste et c'est l'ombre de Chato qui couvre tout le film. Les autres personnages valent eux aussi le coup d'oeil carles garçons-vachers se suivent mais ne se ressemblent pas et on regrette un  peu de ne pas en savoir plus sur certains (l'immigré par exemple). Le scénario, quant à lui, ne fait pas de cadeaux et outre des dialogues pas forcément très originaux mais très efficaces, il se paie le luxe de quelques scènes-choc (rien de très violent cependant). "Alors pauvre con" me direz vous "pourquoi ce film n'est pas au top 10 des meilleurs westerns si il est si bien ?", permettez moi d'abord de me monterer choqué par vos propos offensants, et ensuite de vous répondre que, malgré toute ses qualités et tout le bien que j'en pense, Chato's Land manque cruellement d'une mise en scène plus efficace, car si elle est ici potable, elle peine à mettre en évidence le côté très humain du film, et les longeurs se font quelquefois bien sentir. Mais bon, un bon petit film à conseiller aux amateurs de westerns ou de bons petits films.........   

The Assassination of Richard Nixon (2004); Nils Mueller

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    *Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip*

"Docteur, qu'est ce qui se passe ?

-Oh rien, il s'est endormi"

A     la suite de ça, deux questions me viennent à l'esprit: est-ce qu'il y a un meilleur docteur dans la salle ? Et surtout, comment, comment peut-on faire un film aussi mou, aussi long, avec un scénario aussi fouillé et des acteurs au top (Sean Penn, Naomi Watts).

    Résultat pour une déception, c'est une vraie déception, on m'en avait dit tellement bien. L'intro est alléchante, avec un Sean Penn qui  est absolument habité par son personnage, mais très vite c'est la dégringolade,. Ou plutôt non, c'est la ligne droite : aucune ne scène ne décolle, aucune ne revêt la passion qui aurait pû investir ce film. Alors on a comparé ce film avec Taxi Driver, c'est vraiment vouloir le tirer vers la bas, qui plus est le film de Scorsese prenait des allures expressioniste, tandis que The Assassination... tend vers plus de réalisme, ce qui aide encore moins.

    Alors j'admets, je suis méchant, mais c'est la déception qui parle, car le film a tout de même pour lui, hormis les acteurs, une réflexion plus qu'intéressante sur le mensonge, l'obsession, et les gangrènes de ce monde vues par "un grain de sable". En plus la scène finale rattrappe vraiment le reste du film, donc je le conseille pas expressèment mais bon, si deux heures sans rien faire vous font peur,ce film saura les remplir, vu qu'il a au moins le mérite de présenter une réflexion intelligente.



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18 mai 2006

...

 

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Et pour ceux qui trouveront ça de mauvais goût, détendez-vous avec les Teletubbies :

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Ouh qu'est-ce qu'on se marre, de la vraie poilade...............................pas la peine de vous forcer, toute façon personne lit ce blog alors j'men fous, j'peux dire les conneries que je veux, et je sui maime pas obliger de respecté l'aurtografe et la gras mère.

3 mai 2006

...

Question existentielle (ou comment s'occuper les longues soirée de Mai sans céder à ses pulsions anthropophages) :

               Dans Citizen Kane, comment il font pour savoir quels sont les derniers mots de Kane alors qu'il n'y a personne dans la pièce ???

Musique : (it's all in the mind) - Madness 

12 mars 2006

Funny Games (1998); Michael Haneke

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Film allemand
Genre :
Sadisme assumé
Acteurs : Susanne lothar (Anna); Ulrich Mühe (Georg); Arno Frisch (Paul)...
Durée :
Trop court/trop long (rayer la mention inutile)


  Georg, sa femme Anna et leur fils vont comme tous les ans en vacances dans leur maison près du lac. Mais cette fois-ci, ils doivent subir l'intrusion de deux étranges jeunes hommes, aux intentions troubles mais  à l'agressivité prononcée...

   
Après le doute du début ("Quoi ça existe le cinéma allemand??"), la vision de ce film est un pur plaisir. Critique acerbe d'un cinéma sanguinolen-spectacletesque ( néologisme for ever) à l'hollywoodienne, Funny Games installe d'abord ses protagoniste dans un milieu bourgeois bien tranquille avant de nous secouer tout ça un bon coup dans les plumes. Le générique à lui tout seul est représentatif du film: une musique classique, certes culturellement élevée, mais que le spectateur moyen (ça, ça veut dire moi) ne manquera pas de trouver redondante, coupée par une musique hard-rockeuse violente mais tellement plus aguichante. Et c'est ça tout le noeud du film : on veut de la violence, on est là pour les jeux, et à travers tout le film, le réalisateur nous laisse flairer le sang tout en nous le retirant de la bouche. Il se sert de l'interaction entre le tortionnaire en chef et la caméra ( ça, ça veut aussi dire nous) pour nous rendre complices par passivité de tout le sadisme qu'il exerçe. L'effet est réellement oppressant.

La réalisation suit habilement en nous montrant une normalité d'une fadeur achevée, en opposition aux scènes de tension relativement dynamique. Parsemé de trouvailles, le film ne s'essouffle pas, les quelques pauses-ennui étant complètement voulues par le réalisateur.  Le réalisme de l'action contraste avec la violence  que celle-ci dénonce, la critique étant parfaitement integrée dans le métrage sans devenir moralisatrice, bien loin de là. Funny Games est un film magn...nan on peut pas dire magnifique, c'est un coup de grâce c'est tout.

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28 février 2006

If you were me (2003)

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Film Sud-Coréen
Genre :
Drame social
Durée :
1H50

    Initié par la branche coréenne de la commission des droits de l'homme, If you were me est un ensemble de courts métrages sur le thème des exclusions.

The Weight of Her; Im Soon-Rye

    Une entrée en scène assez choquante puisqu'elle prend racine dans un contexte réaliste, le milieu scolaire et la discrimination sur le poids, ce qui n'en est que plus frappant. Si après le récit éxagère un peu le traits,il est dommage que le film finisse par se répeter, lassant dans son message donc mais pas inintéressant.

The Man with an Affair; Jeong Jae-Eun

    Ensuite, nous avons droit à un récit un peu futuriste, un peu Orwellien ou Huxleyien ( nan plus Orwellien finalement). Ce court fourmille de bonnes idées comme par exemple les messages aux murs. Par contre, on ne peut pas dire qu'il soit très compréhensible (surtout que j'avais que les sous-titres anglais) mais son traitement d'une discrimination très controversée ( à propos de la pédphilie si j'ai bien compris) ne manque pas d'interét et est réalisée admirablement bien.

Crossing; Yeo Kyun-Dong

    L'un des coups de coeur du film pour cette histoire d'un paraplégique qui joue son propre rôle et qui se donne un but, parce qu'il faut bien faire quelque chose. Une réalisation discrète mais soignée pour une histoire humaine et quelquefois un peu humoristique.

Tongue Tie; Park Jin-Pyo

    Une bonne petite surprise dans l'itinéraire de cet enfant prodige, je préfère ne pas trop dévoiler le scénario car le réalisateur amène habilement son final, une très bonne réalisation donc, pour un problème qui a l'air assez courant en Corée du Sud

Face Value; Park Kwang-Su

    Un déroulement plutôt cynique pour ce court aux allures de nouvelle fantastique à la Dino Buzatti. J'avoue être resté un peu perplexe quant à l'interét profond de ce court, même si j'ai bien apprecié l'ensemble. Constat mitigé donc, je vais pas m'étendre là-dessus

Never Ending Peace And Love; Park Chan-Wook

    Aaaah le voilà le court de Monsieur Park Chan Wook. Adapté de l'histoire vraie d'une imigrée népalaise retenue en Corée, dans un hôpital psychiatrique, car elle n'avait pas ses papiers. Le court aborde d'abord l'histoire avec une grande humanité, pour ensuite nous perdre dans les méandres Kafkaïen de l'administration, et cela avec une sorte d'humour très grinçant. La caméra subjective, pour mieux nous immerger, et les "interviews", pour mieux nous navrer, tout est maitrisé et agréable à voir. Le tout est habillé d'un filtre bleu froid, sauf pour le petit documentaire de la fin qui nous présente la vraie victime. Un bien beau métrage indéniablement.


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Si vous voulez les synopsis précis de chacun des courts, allez sur l'excellent site HK mania

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25 février 2006

L'Anguille (1997); Shoei Imamura

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Film japonais
Titre original :
Unagi
Genre : Drame
Acteurs : Mitsuko Baisho; Koji Yakusho; Misa Shimizu...
Durée : 1H57

    Huit ans après avoir tué sa femme adultère, Takuro Yamashita est mis sous liberté conditionnelle et confié à la garde d'un prêtre. Au sein d'une petite bourgade, il  trouvera une place en tant que coiffeur jusqu'à ce que son passé le rattrape.

    L'Anguille ou un film doux-violent. Doux dans sa description d'un Japon campagnard, parce que nous aussi, comme le héros, nous trouvons notre place parmi les habitants de cette bourgade. On se prend d'affection pour ces quelques portraits d'humanité,  assez restreint en nombre afin de mieux les connaître. On tombe sous le charme  des ces paysages, des quelques parties de pêche... Mais violent aussi  car empreint d'une culpabilité. Le meurtre de la femme, filmé calmement, reste à l'esprit pendant tout le film. Rappelé constamment, notamment par le moyen de l'anguille à laquelle se confie le héros, qui lui sert de confidente car il ne peut pas entrer en contact avec les autres, ce qu'il fera finalement, en même temps que nous...

    Mais le crime est finalement secondaire, on se laisse emporter simplement par la personnalité du héros et le film ne recèle pas vraiment de conclusion. L'anguille est un film magnifique, mais surtout fascinant, le genre de film qui reste en mémoire longtemps.

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23 février 2006

Tokyo Godfathers (2003); Satoshi Kon

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Film Japonais
Genre :
Animation
Acteurs : Toru Emori; Yoshiaki Umegaki; Aya Okamoto
Durée : 1H31

    A Tokyo, pendant les fêtes de Noël, trois amis SDF(Un ivrogne, une fugeuse et un travelo) trouvent un bébé abandonné et décident de retrouver ses parents...

    Faire rire avec des clochards, c'est fort ça, puis tellement ingénieux en même temps. Mais bon dans Tokyo Godfathers on ne rit pas DES clochards mais AVEC eux, surtout quand y'en a un qui se fait tabasser, quelle poilade...
    Enfin trêves de conneries encore moins drôle qu'un enterrement à Auschwitz ("Mon Dieu mais jusqu'ou va-t-il descendre ?") : Tokyo Godfathers est un film magnifique, oui c'est vrai que j'use un peu souvent de ce genre de superlatifs, mais là je jure, c'est vrai. Non seulement le film est vraiment marrant, sur tous les tableaux, mais en plus il introduit sournoisement les histoires personnelles des trois personnages principaux pour qui l'apparition du bébé est l'occasion de se demander: "Pourquoi j'ai gâché ma vie" et surtout, ce qu'ils ont en commun avec ce gosse, leurs relations avec les autres et s'ensuit toute une réflexion sur la vie, la responsabilité et la famille.

    Tokyo Godfathers passe d'une émotion à l'autre avec une déconcertante simplicité, on en vient à se demander si on est tristes ou heureux. Le côté comique est indéniable, jouant sur un scénario habile et une animation  réaliste qui cependant n'est pas hermétique  à certains effets comiques (le running gag du chauffeur de taxi est excellent). Tokyo Godfathers est excellent car il ne cède pas à la facilité du tire-larme, justement en offrant ce contre-poids de l'humour qui se fait quelque fois bouffonerie. Pour parler comme un animateur de TV: "Ce film est une bouffée d'air fraîche". En véritable parenthèse enchantée, qui en plus n'insiste pas sur la réference aux rois mages (trois personnes qui découvrent un nouveau-né à Noël....), Tokyo Godfathers fait rire et réflechir, malgré un final peut-être un peu outré, mais alos juste un peu...

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17 février 2006

Bonnie and Clyde (1967); Arthur Penn

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Film américain
Genre :
Drame
Acteurs : Warren Beatty (Clyde Barrow); Faye Dunaway (Bonnie Parker); Gene Hackman (Buck Barrow).
Durée : 1H51

    Dans les années trente, l'itinéraire sanglant de deux amants qui, pour échapper à l'ennui et à la crise, s'unissent pour cambrioler des banques à travers le pays.

Autant prévenir tout de suite: la critique va être aussi courte que le film est intense (et que ma flemme est immense).

bscap020    Voilà donc Bonnie and Clyde, film mythique ayant inspiré de Tarantino jusqu'à Gainsbourg. Et bien, une chose est absolument certaine, il n'a pas usurpé sa réputation. Arthur Penn nous offre avec son film ne sorte de road-movie croisé à un film de gangster, nous racontant l'histoire de deux amants qui malgré leur vie criminelle seraient plus proches d'adolescents voulant échpper à leur lot quotidien et aux affres de l'ennui, en est témoin la première scène où l'on voit Bonnie (Faye Dunaway) se faire royalement chier. Tout au long du film, ils découvriront l'amour, il faut donc que leur vie criminelle commence afin que leur véritable vie, elle aussi, débute. Le film nous transporte au Texas (la musique country des poursuites automobiles...), avec l'impression que tout est possible, que la cavale du gang Barrow est absolument réaliste et de fait, elle est inspirée de fait réels, on peut d'ailleurs trouver certains clins d'oeil, qui ont pour certains leur importance, aux véritables Bonnie et Clyde, notamment les poèmes qu'écrivait Bonnie, ou les photos qu'ils faisaient (certaines refaites presque à l'identique)...

bscap019   Dès le générique de début, avec les lettres se teignant en rouge, l'on sent qu'on va assister à quelque chose de sanglant. Alors bien sûr, de nos jours, cela paraît dérisoire mais la violence est très bien rendue, avec ce qu'il faut de sang. De toute manière, le film tend vers un certain réalisme des situations, sans trop d'éxagération. Cela va jusqu'aux poursuites en auto qui sont plutot bien réalisées. Quant aux deux acteurs principaux, Warren Beatty et Faye Dunaway, ils sont jeunes, ils sont beaux, ils s'aiment, ils auraient pu faire une pub de shampoing, mais ils auraient gâché leur talent tellement ils collent bien aux rôles. Et si il y a une dernière chose à bien faire remarquer sur ce film, c'est le montage, sec claquant dans certaines, scènes, il est vraiment mitonné aux petits oignons et trouve son apogée dans la magnifique scène finale, pour tout dire, le montage m'a un peu fait penser à du Peckinpah (et c'est pas une mince référence...). Valà, un film culte qui mérite son titre, plein d'émotion, magnifiquement réalisé, ne pas le voir serait un crime, enfin n'exagérons pas, mais ce serait quand même très con...

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12 février 2006

...

Les derniers mots-clés ayant conduit d'illustres inconnus ici:

"Movie porno"
"vieux film photo porno"
"movie porno de femme"
"jeu the movie"
"extrait de film porno"
"movie porno femme animaux"

En un sens c'est quand même inquiétant...
En plus je me sens un peu coupable de décevoir les attentes de nos amis pervers......

5 février 2006

Who's that knocking at my door ? (1969); Martin Scorsese

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Film américain
Genre :
Scorsésien
Acteurs : Harvey Keitel ( J.R.); Zina Bethune (The Girl); Michael Scala (Sally Gaga).
Durée : 1H30

    J.R., un jeune homme habitant du quartier de Little italy à New-York, partage sa vie entre ses amis, leurs petits trafics, et la femme qu'il a rencontrée quelques temps plus tôt, dont il est tombé profondément amoureux, mais les deux univers s'accordent mal...

bscap012    Pour son premier long métrage, Scorsese frappe fort en posant les bases qui constitueront son style à venir qu'il ne fera que perfectionner par la suite.
    Mais avant de parler du film proprement dit, il faut faire un résumé de sa genèse qui a grandement influencé la structure du métrage. Après être sorti de la New York University où il a obtenu une licence et une maîtrise, et après s'être fait la main sur trois courts métrages ( What's a nice girl like you doing in a place like this ?; It's not just you Murray et The Big Shave), Martin Scorsese décide de réaliser son scénario inspiré de sa jeunesse passée dans le quartier de Little Italy à New-York. Le père de Scorsese, Haig Manoogian, son prof de cinéma (qui prend le rôle de producteur) et quelques amis rassemblent de l'argent pour constituer un budget honnête. Le tournage commence donc et se passe plutôt bien mais après la projection d'essai, le verdict de Manoogian est plutôt pessimiste, selon lui le film manque de substance et il conseille à Scorsese de filmer de nouvelles scènes où la relation entre J.R. et The Girl serait plus évoluée. De nouvelles scènes sont donc filmées, non sans quelques difficultés, l'emploi du temps des acteurs étant quelque fois contraignant, et l'équipe est obligée de tourner avec un autre format de pellicule, le grain de l'image est donc plus visible dans les séquences avec The Girl mais cela profite finalement au film en isolant les scènes plus intimes avec le jeune couple. Après ces menus problèmes, il ne reste plus qu'à trouver un distributeur pour le film,  ce qui ne se fera pas non plus sans mal vu qu'après plusieurs mois, le seul distributeur qui se propose est un ex-producteur de films érotico-soft, qui cherche à se faire une meilleure réputation mais qui exige tout de même qu'il y ai une scène de sexe soft dans le film. Scorsese fait venir ainsi les acteurs à Amsterdam, où il était bloqué par son travail,et tourne en quelques jours cette scène qu'il monte ensuite dans le métrage à un moment qui il est vrai peut sembler inattendu. Le film peut enfin être montré au public et obtiendra un succès honorable, augurant le meilleur pour la carrière du cinéaste (facile de dire ça maintenant remarque...).

bscap0101   Pour ce qui est du film en lui-même on retrouve ici les racines de Scorsese et de son style assez particulier, on peut assez facilement le rapprocher de Mean Streets. Le film se base donc sur l'opposition entre le monde qu'est Little Italy, et la relation entre J.R. et The Girl (je l'appelle comme ça car le nom n'est jamais dit, en plus The Girl était un titre provisoire du film), qui elle aussi se retrouve assez fermée, puisque les deux jeunes gens ne se retrouvent qu'en des lieux déserts, ou que la mise en scène appuie cette intimité à coups de plans serrés. Une autre particularité de Scorsese que l'on retrouve est bien sûr la peinture qu'il fait de sa ville, la plupart de ses films se passant à New York, il en a dépeint à peu près tout les aspects qui  le touchent, mais là il évoque surtout ses origines, là où il a passé son enfance, contribuant ainsi à l'authenticité au même titre que les scènes entre J.R. et ses amis.

bscap0141    On perçoit aussi un peu de malaise par rapport à la religion que l'on verra également dans beaucoup d'autres films du réalisateur. Dans ce film, le héros perçoit la fille comme un ange, une vierge (un peu comme Travis avec Betsy dans Taxi Driver), on le voit clairement dans la scène où ils sont au lit et où J.R. refuse de la toucher. La figure de la vierge (representé par une statue) est également liée à la mère (jouée par Catherine Scorsese) dans la scène d'introduction. L'histoire décrit donc vraiment bien toutes les pensées quasi-obsessives de J.R. qui se rapportent très souvent vers la religion. Les sentiments du héros sont très fouillés et c'est ça qui contribue en grande partie à la force du scénario. Pour ce qui est de la réalisation, même si on sent des approximations et des maladresses, il faut bien le dire, elle est excellente, Scorsese s'est largement inspiré pour ce film d'un de ses réalisateurs fétiches: Cassavetes (Faces notamment). De lui, il a conservé une certaine spontanéité dans les plans, et aussi une douceur dans les mouvements de caméra. Le montage est aussi bien réussi, notamment pour la scène d'intro où le lien entre musique et image rend vraiment bien. Même la scène d'érotisme soft est bien réussie, sans vulgarité ni même nudité excessive, et là aussi l'utilisation de la musique ( The End des Doors, sublime) est remarquable. Malgré cela, il faut quand même dire que cette scène s'intègre assez bizarrement dans l'ensemble, en coupant un dialogue en deux, mais cette coupure n'est  pas excessivement choquante non plus.
  Bah au final que dire, sinon que le premier film de Scorsese constitue un départ en trombe, posant déjà les bases d'un style bien à lui, et ce malgré l'inspiration qu'il puise chez d'autres ( Cassavetes dans ce cas-ci).Comme à son habitude, Scorsese ne fait pas que nous raconter une histoire, il nous décrit un univers personnel et réussit admirablement bien dans le style du "choc des cultures" (mine de rien, ça peut devenir très bateau). C'est donc un film excellent, un film à voir si l'on veut bien saisir les facettes de l'oeuvre de l'italo-américain le plus doué de sa génération.

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PS: l'histoire du tournage du film est extraite d'un livre dont je mettrais le nom dès que je l'aurais retrouvé...

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