Funny Games (1998); Michael Haneke
Film allemand
Genre : Sadisme assumé
Acteurs : Susanne lothar (Anna); Ulrich Mühe (Georg); Arno Frisch (Paul)...
Durée : Trop court/trop long (rayer la mention inutile)
Georg, sa femme Anna et leur fils vont comme tous les ans en
vacances dans leur maison près du lac. Mais cette fois-ci, ils doivent
subir l'intrusion de deux étranges jeunes hommes, aux intentions
troubles mais à l'agressivité prononcée...
Après
le doute du début ("Quoi ça existe le cinéma allemand??"), la vision de
ce film est un pur plaisir. Critique acerbe d'un cinéma
sanguinolen-spectacletesque ( néologisme for ever) à l'hollywoodienne,
Funny Games installe d'abord ses protagoniste dans un milieu bourgeois
bien tranquille avant de nous secouer tout ça un bon coup dans les
plumes. Le générique à lui tout seul est représentatif du film: une
musique classique, certes culturellement élevée, mais que le spectateur
moyen (ça, ça veut dire moi) ne manquera pas de trouver redondante,
coupée par une musique hard-rockeuse violente mais tellement plus
aguichante. Et c'est ça tout le noeud du film : on veut de la violence,
on est là pour les jeux, et à travers tout le film, le réalisateur nous
laisse flairer le sang tout en nous le retirant de la bouche. Il se
sert de l'interaction entre le tortionnaire en chef et la caméra ( ça,
ça veut aussi dire nous) pour nous rendre complices par passivité de
tout le sadisme qu'il exerçe. L'effet est réellement oppressant.
La réalisation suit habilement en nous montrant une normalité d'une fadeur achevée, en opposition aux scènes de tension relativement dynamique. Parsemé de trouvailles, le film ne s'essouffle pas, les quelques pauses-ennui étant complètement voulues par le réalisateur. Le réalisme de l'action contraste avec la violence que celle-ci dénonce, la critique étant parfaitement integrée dans le métrage sans devenir moralisatrice, bien loin de là. Funny Games est un film magn...nan on peut pas dire magnifique, c'est un coup de grâce c'est tout.